dimanche 6 février 2011

Boludeemos

Petit cours de vocabulaire argentin de base : l'adjectif boludo/a est sans doute LE mot qui symbolise la spécificité du parler argentin, vu depuis les autres pays hispanophones.
Je fais donc preuve d'un manque d'originalité désolant quant au choix du titre de ce blog. Mea culpa maxima.

Mais c'est que ce mot m'amuse. On pourrait très certainement le traduire par « con », mais un « con » qui peut être à la fois sympathique -voire affectueux- comme passablement insultant.

Exemples en contexte :
Pero no pasa nada boludo/a! = Mais c'est pas grave! Et dans ce cas, le boludo/a serait l'équivalent d'un « idiot-e » ou bien « couillon » gentil.
En revanche, dans l'interjection Que boludo/a que sos! , pas de doute possible : « qu'est-ce que t' es con! », c'est vachement moins sympa. Et si on rajoute un suffixe superlatif : « boludazo », alors là, c'est sur, on est beaucoup plus proche du « gros connard » que du « petit couillon ».

Et puis l'interjection de base a fait des petits. On trouve donc le substantif « boludez », ce qui veut dire « un truc stupide » ou bien « une petite chose ». : Exemple : « Mi regalo es una boludez » =Mon cadeau, c'est rien, un petit truc.


Et le verbe. On y arrive. Boludear, ce verbe que je trouve particulièrement savoureux. Boludear donc, c'est faire des « boludeces », des trucs stupides qui servent à rien. En boludéant sur internet, j'ai trouvé une définition que j'aime bien : « passer son temps à faire des choses sans importance évidente ».

Voilà.
Aucune traduction trouvée à ce jour en français, à la rigueur, le mot qui s'en rapprocherait le plus, ça serait peut-être le verbe occitan francisé« sanher » (Ex : « - Mais qu'est-ce que tu fais? - Bof, pas grand chose, je sanhe. »). Mais bon, ça n'aide pas beaucoup les non-rouergat-e-s de mes lecteur-trice-s.

Peu importe, l'idée, c'est donc que je vais boludear beaucoup sur ce blog, y raconter plein de trucs sans importance évidente. Ce qui est par contre une évidente contradiction avec le principe éminemment égocentrique du blog qui est de penser que si on raconte sa vie au monde sur un cyber coin de Toile, c'est que ça peut intéresser quelqu'un.
Mais bon, comme dans la vie en général, j'aime bien boludear, on va dire que le blog n'est qu'un prolongement de cette propension naturelle . D'ailleurs ce mot me manque en français.
Exemples en contexte :
- Quoi? Tu t'es inscrite à la fac pour la huitième année consécutive? Mais pour quoi faire?
- qué sé yo...
para boludear...

- Et en Argentine, tu vas faire quoi?
- Ben
boludear bien sûr!